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COLOR

LINE

La color line, une lame de fond qui révulse autant qu’elle confine dans une nostalgie coloniale de certains, expatrié comme locaux, noir tout autant que blanc.

C’est une trace indélébile, encrée qu’a laissée l’occupation française à Madagascar, une barrière à « l’autre » difficilement franchissable et une ségrégation insidieuse que l’humain s’est infligée. C’est la trace d’un État qui s’est joué de l’humilité d’un peuple, aujourd’hui, un passé qui a corrompu les deux moelles. C’est un positionnement, une ligne à franchir, un rôle d’observateur à déstabiliser.

Loin de ces safaris photo sous couvert de citoyenneté du monde, prétendue universelle, loin de ces zoos humains grandeur nature pour néo-colon insoupçonné et au paternalisme dissimulé derrière l’étiquette humanitaire. Loin du mythe du bon sauvage qui ne tarit pas et des schémas du 18e siècle se répètent sans cesse. J’ai voulu photographier Madagascar pour raconter ce sentiment de distinction de classe par la couleur, qui persiste 60ans encore après la décolonisation. Cette ségrégation très fort, si elle n’est pas visible à travers le sujet photographié, n’en est pas moins omniprésente et sévit souvent dans le regard. Ici, c’est aussi le jeu de la faire oublier le temps de quelques centièmes de second.

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